Les conditions de travail en colonie de vacances sont-elles compatibles avec un quelconque jeûne que ne commande aucune religion d'ailleurs ?
Une affaire / un article : link
Notre avis premier :
Être animatrice ou animateur est un travail où l'on dépasse "volontairement" des journées de 15heures, si l'on compte le suivi des enfants dès le réveil, les diverses animations de la journée, les repas, les moments d'hygiène, les moments de discussion "enfants/mono", la veillée, les moments du coucher et puis enfin la réunion pédagogique visant à faire un bilan de ladite journée et à planifier les activités futures répondant à un projet pédagogique ou éducatif.
Lors de cette réunion, chaque membre de la colonie, enfant et animateur, toutes relations interpersonnelles, sont d'ordinaire l'objet d'une attention particulière afin de se prévenir de tout incident, voire de tout accident moral ou physique.
Ainsi, annihiler une éventuelle situation conflictuelle, panser le petit coup de cafard, ou prendre en considération les symptômes d'une Fatigue non maîtrisée par un enfant ou un membre de l'équipe, représentent une part essentielle du travail "off" à réaliser par l'ensemble d'une équipe pédagogique et particulièrement de sa direction.
Par ailleurs, dans l'organisation du travail est née la notion de responsabilité individuelle de chaque salarié-e face à un danger potentiel, elle se traduit dans les faits par une demande de l'employeur à ses salarié-es d'assurer une "vigilance partagée".
C'est la Loi, celle imposée par le Nouveau code de procédure pénale, qui a construit ce nouveau rapport dans le monde du travail.
Face au danger et en cas d'accident : La responsabilité d’un drame pourra être portée par l'ensemble des acteurs qui avaient connaissance du risque originel...
Voilà donc pour le législatif, nul besoin de laïcité pour statuer sur cette affaire.
Quant à savoir si la religion est soluble dans les relations de travail, il est un fait qu'aucune religion ne demande à ses pratiquants de se suicider socialement au travail.
Notre avis second :
L'article du Monde expose que cette affaire repose sur la réalisation d’un contrat de travail, en toute bonne foi, comme le stipulent le code du travail et diverses jurisprudences.
Une bonne foi qui n'a rien à voir avec la foi religieuse mais plutôt avec un accord tacite à réaliser les clauses d'un contrat de travail.
Quant à dire qu'il s'agit d'une attaque à la pratique du ramadan, les «us et coutumes» professionnelles donneront aux éventuels juges prud'homaux un avis contraire à ce raisonnement.
En effet, "l'usage" rencontré d'ordinaire dans le monde du travail établit que la pratique du ramadan est adaptée en fonction du travail à réaliser, pour ne pas nuire à sa santé et à celle d’autrui, par l'adepte lui-même.
Maintenant, dans mon atelier, grosse atelier, on partage volontiers les friandises réservées aux nuits du ramadan comme celle des nuits de noël ou de la nouvelle année sans pour autant ralentir les productions.
Pour cela, la spéculation boursière suffit grandement!
(Mittal, petit homme de l’olympe, est par exemple le genre d’employeur à ralentir volontairement ses productions, pour artificiellement créer une demande, puis vendre au prix le plus fort.)
Sur le sujet de nos droits, soulignons qu'un syndicat de DRH (directeurs de ressources humaines), filiale du MEDEF, tente depuis quelques jours, de diviser nos jours fériés et de les adapter de nouveau à un temps cultuel ou plus exactement à son calendrier mercantil.
La démarche de l’avocat de ces jeunes moniteurs semble aller également dans ce sens.
C'est bien sur ce sujet que nous devons rester vigilants!
De nos jours fériés, veillons à conserver la laïcité de ces temps de vie, depuis fort longtemps socialisés, pour des pratiques non confessionnelles, à des dates faciles à partager puisqu’inscrites sur notre agenda à tous.
En 1949, au sein d'USINOR Montataire, il y avait encore la Chapelle
où - avant guerre - les contremaîtres devaient se conduire..